The King of Staten Island
Judd Apatow, USA, 2020o
Il semblerait que le développement de Scott ait largement été freiné depuis le décès de son père pompier, quand il avait 7 ans. Il en a aujourd’hui 24 et entretient le rêve peu réaliste d’ouvrir un restaurant/salon de tatouage. Alors que sa jeune soeur Claire, raisonnable et bonne élève, part étudier à l’université, Scott vit toujours au crochet de sa mère infirmière, Margie, et passe le plus clair de son temps à fumer de l’herbe, à traîner avec ses potes Oscar, Igor et Richie et à sortir en cachette avec son amie d’enfance Kelsey. Mais quand sa mère commence à fréquenter Ray, un pompier volubile, Scott va voir sa vie chamboulée et ses angoisses exacerbées. L’adolescent attardé qu’il est resté va enfin devoir faire face à ses responsabilités et au deuil de son père.
Le roi de la comédie US signe une comédie douce-amère, un film d’apprentissage et le portrait touchant d’un beautiful loser. Si tous les fondamentaux de son cinéma demeurent, il y a ici quelque chose de plus rugueux, à vif.
Jacky GoldbergLe film aura, au passage, insensiblement muté en mélodrame freudien, échangeant sa forme fragmentaire et primesautière contre un récit plus programmé et structuré, avançant désormais à fortes rasades de bons sentiments vers larédemption du jeune héros. Rien n’empêche d’en être touché, à défaut de rester troublé par la singularité du personnage.
Jacques MandelbaumUne de ces comédies douces-amères où Judd Apatow excelle.
Marie Sauvion