Virgin Mountain
Dagur Kári, Danemark, Islande, 2015o
A 43 ans, Fusi vit toujours chez sa mère. Alors que son quotidien est rythmé par une routine des plus monotones, l'irruption dans sa vie de la pétillante Alma et de la jeune Hera va bouleverser ses habitudes de vieux garçon.
C'est la vieille histoire d'une belle âme vivant dans un corps monstrueux. Jean Cocetau (La belle et la bête) et David Lynch (Elephant Man) l'ont raconté de façon inoubliable, mais l'Islandais Dagur Kári développe ici une touche unique en se demandant avec une sensibilité et habileté narrative comment un homme de 150 kilos, qui - petite quarantaine et employé à l'aéroport à Rejkjavik - vit toujours avec sa mère et remplit la moitié du salon de batailles reconstituées de la Seconde Guerre mondiale, puisse échapper à son isolement. La première réponse du réalisateur est la suivante : juste un cours de danse country où une autre âme perdue, la fleuriste Sfjön, invite notre héros en titre Fúsi à prendre le thé. Mais selon la deuxième réponse de Dagur, rien n'est gagné pour autant : Fúsi, aussi hésitant que touchant, doit plus que jamais extirper de son corps colossal : sa décence, sa respectabilité et son courage.
Andreas FurlerOn fond devant la personnalité attachante de ce colosse au sourire d'enfant, sa bonhomie désarmante qui surmonte toutes les haines recuites. Un portrait délicat qui génère de la sympathie.
Hubert LizéChaque plan de ce film a la justesse nécessaire pour dire la lourdeur de la vie sans s'appesantir.
Frédéric StraussDer bedächtige, trotz seines trockenen Humors eher traurig-elegische Film erzählt das Entwicklungsdrama eines noch nicht erwachsenen Mannes mit großer Intensität, wobei die Inszenierung geschickt stereotype Bilder und Geschichten unterläuft und ihrem beleibten Antihelden eine behutsame Wandlung gewährt.
Heidi StroblÄußerlich ist Fúsi ein Berg von einem Mann, doch im Innern ist seine Seele zart und scheu - ein kindliches Gemüt im Körper eine Kolosses. Der widerwillige Besuch einer Tanzschule bringt einen unerwarteten Lichtschimmer in sein einförmiges, einsames Leben, und weil das in Island geschieht, müssen sich unter der Regie von Dagur Kari die Spurenelemente einer romantischen Komödie gegen die raue Realität und die graue Depression behaupten, was auf sehr leise und lakonische Art herzerwärmend und komisch ist.
Anke Sterneborg