Conte d'automne
Éric Rohmer, France, 1998o
Magali, viticultrice de quarante cinq-ans, se sent isolée dans sa campagne depuis que son fils et sa fille sont partis. Une de ses amies, Isabelle, lui cherche à son insu un mari. Quant a Rosine, la petite amie de son fils, elle veut lui presenter son ancien professeur de philosophie, Etienne, avec qui elle a eu une liaison.
Comme Bergman, Rohmer est un cinéaste de la prise d'élan qui précède le grand saut, du frémissement imperceptible d'avant l'instant fatidique. Comme lui, il nous bouleverse en s'approchant toujours plus près du terrible secret amoureux. Conte d'automne en est le magnifique dévoilement.
Frédéric BonnaudOn l’aura compris, c’est donc une nouvelle fois un voyage à travers la psyché humaine d’une fascinante finesse qu’Éric Rohmer propose avec ce Conte d’automne confirmant (s’il en était encore besoin...) les considérables talents d’analyste psychologique, voire psychanalytique, du cinéaste. Servi par des acteurs idéalement rohmériens, jouissant en outre d’une facture formelle aussi sophistiquée que subtile, ce dernier des Contes des quatre saisons déploie enfin une extraordinaire architecture scénaristique. Et c’est donc une jouissance cinéphile totale que procure ce Conte d’automne aux spectateurs accompagnant ce trio d’héroïnes dans leur lutte victorieuse contre le manque.
Pierre Charrel