La Mif
Fred Baillif, Suisse, 2021o
Au coeur d’un foyer d’accueil, une bande d’adolescentes vivent avec leurs éducateurs. Lorsqu’un fait divers met le feu aux poudres, c’est tout un système sclérosé et rétrograde qui se révèle au grand jour.
Avec son nouveau film, le Genevois Fred Baillif, 49 ans, apporte une nouvelle preuve du "miracle cinématographique" suisse de ces derniers temps. Tourné avec d'excellent.e.s acteurs.rices non professionnel.le.s, La Mif évoque le quotidien de jeunes femmes et de leurs éducateurs.rices dans un foyer pour adolescent.e.s qui, suite à un incident, est transformé au pied levé en foyer pour jeunes filles. Travailleur social de formation, le réalisateur Fred Baillif apporte le bagage nécessaire pour rendre crédible son approche naturaliste et son traitement expressif du sujet. Documentaire et fiction ne font plus qu'un sous nos yeux lorsque le cinéaste raconte le quotidien haut en couleur, pour ne pas dire mélodramatique de ses héroïnes et condense les dialogues saisis sur le vif par de petits sauts dans le temps, ou échange à l'improviste le son original contre du jazz a cappella. Il résulte de cette entreprise créatrice aux choix affirmés deux heures de film captivantes et d'une franchise rafraîchissante, au cours desquelles on s'attache fortement aux protagonistes fougueuses et à leurs éducateurs.rices. En 2022, le film a été récompensé à juste titre par un Prix du cinéma suisse.
Andreas FurlerUne réussite surprenante du genevois Frédéric Baillif tant sur la forme que sur le fond.
Olivier DelcroixC’est dans sa deuxième partie, quand il se focalise sur les difficultés, tant professionnelles que privées, vécues par les assistants sociaux qui se dévouent pour ces jeunes filles en difficulté, que cette fiction se montre le plus édifiante.
La RédactionIn seinem Sozialdrama gelingt es dem Westschweizer Regisseur Fred Baillif, mit episodischer Erzählweise, Improvisation und Handkamera ein würgendes Gefühl der Klaustrophobie heraufzubeschwören. Das Heim erscheint als Brennpunkt einer kollektiven Überforderung. Dazu mischt Baillif bewusst Realität und Fiktion, Lebenshunger und Verzweiflung, wobei fast alle Rollen von Laien mit Heimerfahrung gespielt werden. Mit dem Resultat, dass «La Mif» (Kurzform für Familie) einer der kraftvollsten und verstörendsten einheimischen Filme der jüngsten Zeit ist.
Hansjörg ZinsliVon Anfang an ziehen einen die charismatischen Protagonistinnen, alle verkörpert von ungekünstelten Laiendarstellerinnen, in ihren Bann. Fred Baillif findet mit seinem Sozialdrama, in dem sich das Fiktive mit dem Dokumentarischen vermischt, ein Gleichgewicht zwischen der Verspieltheit der Mädchen und der notwendigen Ernsthaftigkeit im Umgang mit den Schwierigkeiten, mit denen sie konfrontiert sind.
Teresa Vena