L'amour du monde

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Adapté du roman éponyme de Charles-Ferdinand Ramuz, L’amour du monde confirme le talent de Jenna Hasse, qui signe son premier long métrage, manifeste depuis son premier court métrage, En août. On y retrouve, à près de dix ans d’écart, l’actrice de cette dernière œuvre, la jeune Clarisse Moussa, remarquable par sa façon détachée d’habiter le monde, comme si elle n’était là que par hasard. La réalisatrice figure avec délicatesse le temps suspendu de l’été et de l’adolescence quelque part au bord du Lac Léman, dans un film aussi vaudois que les œuvres de Ramuz et Godard. Car c’est à la même matière humaine, aux mêmes lumières racontées et filmées par ces deux géants que se confronte la caméra de Valentina Provini, qui signe la superbe photographie du film. On en sort avec le sentiment rare d’avoir goûté à la beauté du monde.