Magnificat
Virginie Sauveur, France, 2023o
A la mort d’un vieux prêtre, les responsables de son diocèse découvrent qu’il s’agissait d’une femme. Sans que personne ne s’en doute, elle exerçait sa vocation depuis des années. Consterné, l’évêque décide de diligenter une enquête et charge la chancelière de l’évêché de comprendre comment, pourquoi et avec quelles complicités une telle supercherie a été possible.
L’examen médical d’un prêtre décédé révèle que derrière sa fonction d’homme d’église se cachait une femme. La chancelière du diocèse enquête sur les circonstances qui ont rendu ce changement d’identité possible, dévoilant des faits que sa hiérarchie préférerait étouffer. Les défis professionnels auxquels elle fait face sont exacerbés par les difficultés de sa vie familiale, mère célibataire d’un adolescent blessé de n’avoir jamais connu son père. Peu à peu, les recherches sur l’identité du père de son fils et la trajectoire de la femme prêtre s’enchevêtrent, et les tabous sont brisés. On reproche à une certaine frange du cinéma français, nichée à mi-chemin entre œuvres d’auteur et divertissement populaire, son académisme corseté et son didactisme télévisuel dans sa manière de s’emparer de "sujets de société". Avec son scénario protocolaire et sa mise en scène dénuée d’originalité, le premier long métrage de Virgine Sauveur n’échappe certes pas à ces critiques, mais se rattrape par la qualité de l’interprétation de ses acteurs.rices, des "valeurs sûres" du star system hexagonal : Karine Viard, convaincante en chancelière et mère confrontée à ses limites propres et à celles de l’institution pour laquelle elle travaille, et François Berléand, crédible dans son rôle d’évêque tiraillé entre volonté d’ouverture et loi du silence.
Emilien Gür