Super bourrés

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Pour son premier long métrage, Bastien Milheau a choisi un titre alléchant, Super bourrés. Lequel se révèle être un titre mirage, puisqu’il ne s’agit nullement d’un film sur l’alcoolisme. Ce n’est donc pas du côté de Drunk qu’il faut aller chercher la référence, mais des comédies adolescentes façon SuperGrave. L’histoire tient en une ligne : Janus et Sam, un ami et une amie d’enfance, passent une dernière journée ensemble avant que leurs chemins ne se séparent, fin du lycée oblige. C’est l’occasion rêvée de se livrer à toutes les transgressions, et leurs camarades ne s’en privent pas. Or le film, qui sait trop bien que la démesure n’est plus dans l’air du temps, préfère suivre une autre voie, plus subtile et moins attendue. À savoir la peinture de ce rapport sensible qu’on appelle l’amitié entre ce fils d’élue municipale et cette fille d’agriculteur occitan. Le film se montre profondément touchant dans son exploration d’une complicité à laquelle la différence de classes, plus que de sexes, met ses barrières, comme le souligne la scène finale. À la sensibilité du propos répond l’intelligence de la mise en scène, riche en gags et autres trouvailles visuelles, c’est-à-dire super bourrée de bonnes idées cinématographiques.