Nina et le secret du hérisson
Alain Gagnol, Jean-Loup Felicioli, France, Luxembourg, 2023o
Nina aime écouter les histoires que lui raconte son père pour s’endormir, celles d’un hérisson qui découvre le monde. Un soir, son père, préoccupé par son travail, ne vient pas lui conter une nouvelle aventure... Heureusement, son meilleur ami Mehdi est là pour l’aider à trouver une solution : et si le trésor caché dans la vieille usine pouvait résoudre tous leurs problèmes ? Commence alors une grande aventure où il faut échapper à la vieille voisine et à son chat Touffu, déjouer les pièges du gardien et embobiner son gros chien... Sans compter le petit hérisson qui mène l’enquête à leurs côtés !
La trame narrative de Nina et le secret du hérisson est si mince qu’on ne la résumera pas ici. Parfois, au cinéma comme ailleurs, tout est affaire de détails. Le charme du film repose en grande partie sur ses personnages attachants, un garçon et une fillette de dix ans engagé·e·s dans la quête d’un trésor pour soulager leurs pères au chômage. La délicatesse des dessins, à la fois épurés et riches en nuances, n’est pas étrangère à l’intérêt que l’on éprouve pour ce joli conte d’été, dont l’intrigue connaît seulement trois décors : un immeuble, une forêt et une usine abandonnée. On parle ici d’un cinéma fidèle à l’esprit aventureux de l’enfance, lorsque les grandes vacances soustraient les bambins à l’attention des adultes, c’est-à-dire à leur contrôle ; alors, tout est permis. Les réalisateurs Jean-Loup Felicioli et Alain Gignot se souviennent qu’à cet âge, un rien sert de moteur à l’imagination. Ici, un hérisson.
Emilien Gür