Le deuxième acte

F Watchlist

Présenté en ouverture du festival de Cannes cette année, le nouveau film de Quentin Dupieux surprend d’abord par son casting riche têtes d’affiche : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, auxquelles s’ajoute le talentueux Raphaël Quenard. À l’exception de ce dernier, les stars mentionnées s’invitent pour la première fois dans l’univers du cinéaste, que l’angoisse de ne pas se répéter semble pousser à étendre sans cesse le cercle de ses collaborateur·rices – «faire un film qui ressemble au précédent, c’est le début de la mort», confiait-il récemment dans les pages de Libération. Malgré l’irrésistible élan créatif qui porte le réalisateur, dont on a pris l’habitude de voir les films se succéder à un rythme de deux par an, une certaine mélancolie imprègne ses dernières œuvres. Dans son précédent long métrage Daaaaaalì, le célèbre peintre espagnol s’hallucine en vieillard moribond, tandis que Le deuxième acte est habité par la conscience de la vanité du cinéma. «Les films, ça n’a jamais servi à rien», lâche Vincent Lindon sur un tournage qu’il décide de quitter. Dupieux filme cet acteur qui n’a plus envie de jouer et, autour de lui, les coulisses d’un long métrage dont l’échec devient le sujet d’un autre projet, suivant le principe d’interpénétration de différents niveaux de réalité cher au cinéaste. En cours de route, derrières les blagues et les pitreries, se dessine un hommage au métier de comédien·ne. À sa petitesse, à sa grandeur.