Anora

Sean Baker, USA, 2024o

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Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage...

Récompensé de la Palme d'or à Cannes cette année, Anora est la meilleure chose qui pouvait arriver au cinéma indépendant américain, fragilisé depuis la crise sanitaire de 2020. Cinquantenaire aux airs juvéniles, Sean Baker (The Florida Project) livre un film séduisant, indompté et furieux de vivre, à l’image de son personnage – une jeune travailleuse du sexe de Brooklyn sortie de son monde par la rencontre avec le fils d’un oligarque russe richissime, prête à goûter à l’insouciance dont sa situation économique précaire l’avait jusqu’à présent tenue éloignée : fêtes sans fin, virées à Coney Island et excursions improvisées à Las Vegas constituent son nouveau quotidien au côté de ce client jeune et fougueux. Dans la ville que l’on dit du pêché, où le sexe dispute sa part à l’argent et aux drogues, le jeune Russe la demande en mariage : pour elle, c’est le jackpot. Lorsque la nouvelle parvient aux oreilles des parents de l’époux, ceux-ci se mettent en tête de tout mettre en œuvre pour annuler ce mariage au parfum d’opprobre – et au plus vite. Dans la deuxième partie du film, le rythme, déjà soutenu, s’accélère : alors que le rejeton de multimillionnaires prend lâchement la fuite, Anora, accompagnée des hommes de main de la famille d'oligarques – un trio aussi patibulaire que maladroit –, se lance à ses trousses. Le drame côtoie la comédie, le rire se mêle aux larmes ; on en sort ému, galvanisé, plein d’étoiles dans les yeux et d’images dans la tête, et c’est merveilleux. Alors que certains se plaisent à croire le divorce entre l’art et le divertissement consommé, il fallait bien qu’un cinéaste américain nous rappelle que le cinéma est affaire de mouvements (motion) et d’émotions (emotion), c’est-à-dire de course-poursuite et d’amour, de torgnoles (Anora en distribue comme des petits pains) et de tendresse (le film en a à revendre).

Emilien Gür

Galerie photoso

Données du filmo

Genre
Comédie, Drame, Romance
Durée
139 Min.
Langues originales
Anglais, Russe
Ratings
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ØVotre évaluation7,8/10
IMDB:
7,8 (68575)
Cinefile-User:
< 3 votes
Critiques :
< 3 votes q

Casting & Equipe techniqueo

Mikey MadisonAnora
Mark EydelshteynIvan
Karren KaragulianToros
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