The Phoenician Scheme

Wes Anderson, USA, 2025o

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L'entrepreneur en bâtiment Zsa-zsa Korda, victime de complots incessants et d'accidents d'avion, a fait de sa fille unique, une future nonne, son unique héritière. Avec elle, il souhaite réaliser son dernier projet d'envergure, qui doit rapporter des revenus faramineux à un État esclavagiste oriental – le tout grâce à la construction d'un barrage, de canaux et de tunnels. Mais comme le reste du monde, sous la houlette des États-Unis, se ligue contre lui, le voilà qui se retrouve avec un déficit de financement de... 100 %. Korda fait alors appel à d'anciens alliés et ennemis intimes pour les convaincre de le financer.

Après l'accueil mitigé réservé par le public et la critique à ses deux derniers longs-métrages (Asteroid City et The French Dispatch), on pouvait se demander si la fabuleuse créativité de Wes Anderson allait s’éteindre peu à peu. Son imaginaire stylisé, sorti tout droit d'une maison de poupée surréaliste, finirait-il par n'être plus qu'un simple gimmick? The Phoenician Scheme marque le retour du cinéaste texan au sommet: les décors, composés avec une grâce cousine de The Grand Budapest Hotel, rivalisent avec les dialogues, aussi secs et ciselés que dans Fantastic Mr. Fox; l’histoire, quant à elle, est empreinte d'un mélange de simplicité merveilleuse et de féérie absurde digne de Moonrise Kingdom. Benicio Del Toro incarne Zsa-zsa Korda, un homme d'affaires perpétuellement empêtré dans des complots et des crashs d’avion. Avant de prendre sa retraite, il prépare un dernier coup – un projet de barrage-tunnel-canal dans une dictature orientale fondée sur l’esclavage – et décide de faire de sa fille unique son héritière. Le hic? Cette dernière souhaite devenir nonne et ne cesse de lui faire la leçon. Pendant ce temps, les concurrents de Korda se sont tellement ligués contre lui que le prix des boulons de construction, sur lesquels repose son empire, atteint des sommets astronomiques. L’entrepreneur doit alors parcourir la planète pour convaincre d’anciens compagnons et ennemis intimes de combler son déficit de financement, lequel s'élève à... 100 %. Ce tour du monde donne l'occasion à Wes Anderson de faire défiler des dizaines de stars – déjà vues dans ses films précédents – dans des savoureux caméos. On découvre ainsi Bill Murray dans le rôle de Dieu, Tom Hanks et Bryan Cranston en fans de basketball, Scarlett Johansson en cousine réservée, Mathieu Amalric sous les traits de Marseille Bob et Benedict Cumberbatch en frère Nubar assoiffé de sang… La parade des stars grimées en personnages délirants semble ne jamais finir, mais Wes Anderson garde le tout sous contrôle grâce à une mise en scène d'une précision géométrique et à un scénario porteur de sens: si tout va si mal en ce bas monde, c’est simplement parce que tout le monde cherche sans cesse à rouler tout le monde. Vers la fin, il se risque même à proposer une utopie décroissante, sans toutefois atteindre l’émotion poignante de ses meilleurs films. Mais c’est un festin pour les yeux – et un immense plaisir tout court.

Andreas Furler

Galerie photoso

Données du filmo

Autres titres
Der Phönizische Meisterstreich DE
Genre
Comédie, Policier/Thriller
Durée
101 Min.
Langue originale
Anglais
Ratings
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ØVotre évaluation6,8/10
IMDB:
6,8 (1105)
Cinefile-User:
< 3 votes
Critiques :
< 3 votes q

Casting & Equipe techniqueo

Benicio del ToroZsa-zsa Korda
Mia ThreapletonSister Liesl
Michael CeraBjorn Lund
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