Dalloway

Yann Gozlan, Belgique, France, 2025o

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Dans un futur proche, Clarissa, romancière en mal d’inspiration, rejoint une résidence d’artistes à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle, un soutien et même une confidente qui l’aide à écrire. Mais peu à peu, Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements d’un autre résident. Se sentant surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. Menace réelle ou délire paranoïaque?

Présenté en «Séance de minuit» au Festival de Cannes, Dalloway est dans l’air du temps: on y découvre, dans un futur proche, une écrivaine en résidence dont la vie quotidienne, centrée sur l’écriture laborieuse de son nouveau roman, est orchestrée par une intelligence artificielle. Non contente de prodiguer des conseils de santé – une pandémie sévit de plein fouet et la canicule estivale plonge Paris dans des températures extrêmes –, l’algorithme à voix humaine guide l’auteure dans le processus d’écriture. Bientôt, un musicien désabusé, en séjour dans la même résidence d’artistes, révèle à l’écrivaine les intentions peu reluisantes de la fondation pilotant ce programme de soutien à la création: entraîner un nouveau modèle d’intelligence artificielle à piller l’imaginaire des artistes invités pour les remplacer à terme. Dès lors, la paranoïa s’empare de l’auteure, qui se méfie de plus en plus de son assistante digitale. De par l’impersonnalité de son style – visuellement, Dalloway s’apparente à une version édulcorée du déjà très lisse The Substance –, le film de Yann Gozlan pourrait avoir été réalisé par une intelligence artificielle. Heureusement, ses interprètes lui donnent un semblant d’âme: Cécile de France s’empare avec brio du rôle délicat de cette écrivaine rongée par le suicide de son fils, voyant dans la moindre trace de poussière recouvrant sa table à manger le signe d’un complot. Lars Mikkelsen – le frère d’un certain Mads – confère de l’ampleur au musicien désillusionné qu’il incarne, brillant dans ce rôle secondaire. Quant aux fans de Mylène Farmer, elles et ils se réjouiront d’entendre leur chanteuse préférée prêter sa voix à l’intelligence artificielle, d’une horripilante obséquiosité. S’il ne s’agit pas d’une œuvre visionnaire, on ne boudera pas pour autant le film en tant que réceptacle de bien des peurs contemporaines, attestant du pouvoir du cinéma à témoigner de son temps.

Clément Desbaillet

Galerie photoso

Données du filmo

Autres titres
The Residence EN
Genre
Drame
Durée
110 Min.
Langues originales
Anglais, Français
Ratings
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ØVotre évaluation6,2/10
IMDB:
6,2 (298)
Cinefile-User:
< 3 votes
Critiques :
< 3 votes q

Casting & Equipe techniqueo

Mylène FarmerDalloway (voice)
Cécile de FranceClarissa
Anna MouglalisAnne Dewinter
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