Amy
Asif Kapadia, GB, 2015o
Grâce à son talent musical et à son attitude insouciante, Amy Winehouse a attiré l'attention du monde entier dans les années 2000. En tant qu'authentique artiste de jazz et de soul, elle s'exposait dans ses chansons avec ses obsessions, mais son addiction à des relations et des substances toxiques et l'assaut permanent des médias ont tôt fait de perturber sa brillante carrière. Avec les mots d'Amy Winehouse et de toutes les personnes importantes de son entourage ainsi que des images inédites, ce documentaire, récompensé par un Oscar, raconte l'histoire de l'auteur-compositeur-interprète décédée prématurément.
Le biopic Back to Black, qui vient de sortir en salles, soumet la vie chaotique d'Amy Winehouse à une forme de logique. Le documentaire Amy, réalisé en 2015 et devenu un classique, montre que son existence était encore plus folle, destructrice et déchirante. Il apparaît de manière frappante qu'Amy Winehouse, non seulement comme chanteuse mais aussi comme personne, était un être d'exception qui connut un double dérapage. Dans sa vie privée, il fut causé par son besoin fatal d'amour, que son père et son petit copain étaient incapables de lui offrir – tous deux profitèrent sans scrupule de son succès. Dans sa vie professionnelle, il fut provoqué par sa reconversion de chanteuse de jazz au talent inné en machine à tubes soul lucratifs, exploitée sans limite. Le compatriote d'Amy Winehouse, Asif Kapadia, dont le documentaire Diego Maradona connut un succès similaire, décrit ce parcours de manière rigoureusement chronologique à travers la seule utilisation de documents d'archives : d'innombrables vidéos tournées sur téléphone portable et des extraits d'émission de télévision, accompagnés de témoignages des figures majeures de l'entourage d'Amy. D'abord fatigant, le procédé stroboscopique acquiert rapidement une fonction narrative. On est particulièrement frappé par la consommation précoce d'alcool et d'antidépresseurs de l'adolescente, qui vire à l'addiction, ainsi que par l'épanouissement simultanée de son talent musical. Non moins marquantes sont la résistance de la chanteuse aux abus psychologiques et à la dégradation de son état de santé physique, ainsi que la nature impitoyable de l'industrie du divertissement, qui capitalisa sans scrupule sur Winehouse alors qu'elle n'était plus qu'une épave. À la fin du film, récompensé par l'Oscar du meilleur documentaire, cette voix pleine de joie de vivre et de douleur résonne pour l'éternité.
Andreas FurlerDer Film ist herausragend. Intim und überwältigend traurig. Die Collage aus viel privatem Filmmaterial zeigt fast ausschliesslich Amy, Kommentare von Ex-Mann, Vater, Manager oder Freundinnen hört man aus dem Off. Es ist bestürzend, zu sehen, wie die gierige Industrie und Boulevardmedien diese talentierte, fragile Frau ausgenützt und letztlich zerstört haben.
Denise Bucher