Scarface
Brian De Palma, USA, 1983o
En 1980, le gouvernement cubain expulse plusieurs centaines de prisonniers dangereux vers la Floride. Parmi eux, Tony Montana : ambitieux et sans scrupules, il élabore un plan pour prendre la place d'un caïd de la drogue.
"Si tu as l’argent tu as le pouvoir, et si tu as le pouvoir tu as les femmes." Telle est la formule de la réussite selon Tony Montana (...), petite frappe cubaine débarquée en Floride, en mai 1980, (...) à la recherche du rêve américain. Pour décrire son irrésistible ascension et proposer une sévère critique de l’immoralisme ambiant dans l’Amérique d’aujourd’hui, le réalisateur Brian de Palma a appuyé son récit sur deux contextes : d’une part, la structure narrative (même situation, personnages semblables) du Scarface tourné par Howard Hawks en 1932, en pleine dépression et à l’époque corrompue de la prohibition. D’autre part, la nouvelle réalité de matière de sociologie du gangstérisme dans une Amérique où l’immigration dominante est aujourd’hui d’origine hispanique et où le trafic le plus rentable, celui de la drogue — marijuana et cocaïne, surtout — prend source lui aussi en Amérique latine.
Ignacio Ramonet