Casino
Martin Scorsese, USA, France, 1995o
Dans les annees soixante-dix à Las Vegas, Ace Rothstein dirige d'une main de fer l'hôtel-casino Tangiers, financé en sous-main par le puissant syndicat des camionneurs. Le Tangiers est l'un des casinos les plus prospères de la ville et Ace est devenu le grand manitou de Las Vegas, secondé par son ami d'enfance, Nicky Santoro. Impitoyable avec les tricheurs, Rothstein se laisse un jour séduire par une virtuose de l'arnaque d'une insolente beauté, Ginger McKenna. Amoureux, il lui ouvre les porte de son paradis et l'épouse. Ses ennuis commencent alors.
La vraie grandeur de Casino est dans le regard, celui, omniscient et omniprésent, qui vous fait découvrir Vegas, du vol d'oiseau au début à la moindre cerise de machine à sous; ou dans celui de Nicky Santorio, finalement humain, quand on le force à regarder son frère se faire démolir lentement, scientifiquement, avec le même sens de ce qui fait mal, de ce qui détruit, que possède trop évidemment Scorsese. Car il ne faut jamais oublier que Martin Scorsese, Italo-ricain, est comme les vieux apôtres du mal dans leur épicerie de Kansas City: calculateur, expéditif («Pourquoi prendre le risque?», réplique au-delà du Mal), voulant toujours tout et plus. Plus de cinéma, plus d'adulation. Plus.
Philippe GarnierMartin Scorseses Wiederaufnahme der Gangsterthematik und Variation auf GoodFellas basiert wie der Vorgängerfilm auf einem Tatsachenbericht des Mafia-Rechercheurs Nicholas Pileggi, setzt dessen intime Milieubeschreibung aber noch rasanter und den Figuren gegenüber distanzierter um. Das Resultat ist ein ebenso hitziger wie analytischer Film, der durch die anhaltende Überlagerung der Bilder durch Erzählstimmen und Rockmusik bisweilen die Grenzen des spontan Aufnehmbaren ausreizt. Robert De Niro und Joe Pesci geben erneut das Gegensatzpaar von kühlem Kalkulierer und brachialem Hitzkopf, das in diesem Fall aber nicht bloss den Bogen in Sachen Gier und Gewalt überspannt, sondern auch noch einer Spieler-Sirene (fantastisch: Sharon Stone) hörig ist. Die Verquickung unterschiedlicher Neurosen und Abhängigkeiten, die dieses Trio unaufhaltsam in den Abgrund ziehen, ist von Shakespearschen Dimensionen.
Andreas Furler