Les âmes soeurs
André Téchiné, France, 2023o
David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est grièvement blessé dans une explosion. Rapatrié en France, il souffre d’amnésie et commence une longue convalescence sous le regard dévoué de sa sœur Jeanne. Dans la maison familiale des Pyrénées, entre montagnes et lacs, Jeanne tente de raviver sa mémoire, mais David ne paraît pas soucieux de se réconcilier avec celui qu’il était.
Avec Les âmes sœurs, André Téchiné signe un film sur l’inceste qui n’a jamais fini de commencer. En ouverture le Mali, expédié en quelques plans : des enfants, des militaires, une explosion. Encore aucune idée de cinéma, mais simplement, comme on dit, « une mise en contexte ». Le film commence véritablement quelques minutes plus tard, en France au bord d’une rivière, lorsque Jeanne apprend que son frère David, lieutenant des forces françaises engagées au Mali, est l’une des victimes de l’attaque et se trouve dans le coma. Hospitalisé aux Invalides à Paris, il se réveille durant une visite de sa sœur, en proie à des troubles mnésiques. Dès que le héros sans mémoire sort de l’hôpital, le film commence une nouvelle fois. Nouveau décor, nouvelle prise en charge du patient non plus par les médecins des Invalides, mais par le réalisateur des Roseaux sauvages, qui accompagne le personnage au long de sa convalescence. Ou plutôt les personnages. Car en même temps qu’elle soigne son frère, Jeanne doit apprendre à résister à la tentation d’amours incestueuses qui refont surface. À la fin, le frère et la sœur nagent ensemble dans la mer, réconciliés. Une renaissance ? Le film n’a pas fini de recommencer, et André Téchiné de nous surprendre.
Emilien GürGalerie photoso
