Peninsula
Yeon Sang-ho, Corée Du Sud, 2020o
Quatre ans après Dernier train pour Busan, il ne reste que des zombies dans la péninsule. Un groupe de soldats forcés d’y retourner découvrent que des survivants non contaminés se sont regroupés dans une bande bien plus dangereuse que les zombies.
Si Peninsula se connecte à un état du monde, il s’agit moins de la pandémie que de la crise migratoire. Son image traumatique, ce n’est pas le corps monstrueux du mort-vivant, ce n’est pas non plus la contagion. Son image traumatique, c’est plutôt la marée humaine – qu’elle soit zombie ou non. Le film n’est certes pas toujours à la hauteur de ces enjeux, mais il fonctionne bel et bien comme un fournisseur pétaradant d’images cauchemardées de l’époque.
Théo RibetonLa force de Peninsula est d’être un tout autre film, avec de tout autres personnages, et de quitter rapidement le règne des humains en projetant son héros (Gang Dong-won) quatre ans plus tard, en mission suicide dans cette Corée du Sud ravagée à côté de laquelle son voisin du Nord tout calfeutré fait figure de paradis, c’est dire si les choses ont mal tourné.
Elisabeth Franck-DumasRésidus de féerie, résidus d’émotion et résidus d’humanité qui font de Peninsula, bien plus que la redite lisse du triomphe de Dernier train pour Busan, la prolongation de l’oeuvre d’un vrai primitif hanté par le chaos et la sauvagerie tapie en chacun de ses personnages.
Vincent Malausa