L’été dernier
Catherine Breillat, France, Norvège, 2023o
Anne, brillante avocate, défend les mineurs victimes d’abus. Entourée de son mari Pierre et de leurs deux filles, elle vit dans une belle villa sur les hauteurs de Paris. Lorsque Théo, fils de Pierre né d’un précédent mariage, emménage avec eux, l’équilibre de la famille se retrouve chamboulé. Anne n'est pas insensible à cet cet adolescent de dix-sept ans, rebelle et contestataire.
Cela faisait dix ans que Catherine Breillat n’avait plus sorti de long métrage, et la voici qui s’invite à nouveau au cœur de l’attention cinéphilique – pour cause : la réalisatrice s’est forgé la réputation de n’avoir pas froid aux yeux dès qu’il s’agit de filmer le désir. Son nouvel opus, qui raconte les amours troubles d’une avocate d’âge mûr et de son beau-fils mineur, la confirme amplement. Dans ce retour en grande forme, quand bien même celui-ci s’opère par le biais d’une petite forme (le mélodrame bourgeois), Breillat bouleverse par sa manière directe de saisir le désir dans ses manifestations les plus irrépressibles (des peaux qui se frôlent, des corps qui se cherchent). Et révèle que le moteur de son cinéma, peut-être plus que le goût de la transgression, réside dans la quête de l’émotion, captée ici dans des gros plans frontaux auxquels Léa Drucker offre son visage. En un mot, c’est merveilleux.
Emilien Gür