La douleur
Emmanuel Finkiel, France, 2018o
Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivain et résistante, est tiraillée par l'angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis. Elle rencontre un agent français de la Gestapo, Rabier, et, prête à tout pour retrouver son mari, se met à l’épreuve d’une relation ambiguë avec cet homme trouble, seul à pouvoir l’aider. La fin de la guerre et le retour des camps annoncent à Marguerite le début d’une insoutenable attente, une agonie lente et silencieuse au milieu du chaos de la Libération de Paris.
Finkiel réussit l’essentiel : honorer Marguerite D. (la personne et l’écrivaine) sans excès hagiographique tout en ouvrant son œuvre à un public qui ne la connaît pas. Superbe, forcément superbe.
Serge KaganskiL’adaptation intense et aiguë d’une des oeuvres les plus fortes de Marguerite Duras, qui en restitue superbement, par Mélanie Thierry, la voix, et qui élargit la douleur, individuelle, d’une femme qui, dans le temps même de cette aussi longue absence, aime un autre homme, à celle, collective, de tout un pays qui n’a pas su, ou pas voulu savoir…
Jean SerroyMélanie Thierry est d’une justesse parfaite dans le rôle. Cinéma d’auteur, cinéma intelligent – avec de brèves bouffées d’intense émotion. Bref, un film qu’on adore.
François Forestier