Ma nuit chez Maud
Éric Rohmer, France, 1969o
Jean-Louis, un ingénieur d'une trentaine d'années, fervent catholique, s'installe à Clermont-Ferrand après un long séjour à l'étranger. Un jour, dans l'église où il assiste à la messe, il remarque Françoise, une jeune fille blonde, et décide dès lors qu'elle sera sa femme et qu'il lui sera toujours fidèle. Peu après, il rencontre un ami d'enfance, Vidal, communiste convaincu, qui l'invite à passer le dîner de Noël chez Maud, une jeune femme athée, divorcée et mère d'une petite fille. Jean-Louis se sent irrésistiblement attiré par cette femme si différente de lui. Après une longue conversation qui aborde de nombreux sujets, il passe la nuit chez elle.
La foi de chacun dépasse son objet : c’est bien des hommes que filme Rohmer, non des idées plaquées sur des caractères humains. La déambulation de l’être est physique, éprouvante, heureuse parfois quand on «reconnaît ce qui est bon». Pas de moralisme en vue, ni même de morale établie. Ma nuit chez Maud est un film supérieurement intelligent et esthétiquement à la pointe de l’élégance. Filmer le doute philosophique était aussi osé en 1969 qu’il le serait aujourd’hui. Si Rohmer n’existait pas, alors tout, ou presque, serait perdu.
Ariane BeauvillardHier setzt sich eine Figur selbst ins Abseits. Wie sie das tut, ganz zielgerichtet und immer bewusst, das gehört zu den faszinierendsten Momenten an allen Arbeiten des filmischen Gefühlschirurgen Rohmer.
Walter RuggleGalerie photoso





