Todo sobre mi madre
Pedro Almodóvar, Espagne, 1999o
Manuela, infirmière, vit seule avec son fils Esteban, passionné de littérature. Pour l'anniversaire de Manuela, Esteban l'invite au théâtre ou ils vont voir "Un tramway nommé désir". A la sortie, Manuela raconte à son fils qu'elle a interprété cette pièce face à son père dans le rôle de Kowalsky. C'est la première fois qu'Esteban, bouleversé, entend parler de son père. C'est alors qu'il est renversé par une voiture. Folle de douleur, Manuela part à la recherche de l'homme qu'elle a aimé, le père de son fils. César et Oscar 2000 du meilleur film étranger.
Un mélodrame chargé de références à de grands modèles, qui ne tombe pourtant jamais dans la citation postmoderne, mais intègre tout élément étranger avec un geste souverain dans le cosmos almodovarien du spleen et de la générosité, de la mélancolie et de l'espoir. Bref, un autre 'almodrame', comme les Espagnols aiment à le dire. Almodóvar raconte comment une mère de 38 ans, après la mort accidentelle de son fils de 17 ans, se rend de Madrid à Barcelone pour retrouver le père de ce dernier, un travesti. La recherche mène à un autre travesti, à une nonne enceinte, à une actrice lesbienne, à son amie junkie – et pourrait donc facilement dégénérer en un spectacle de curiosités. C'est le contraire qui se produit. Avec un humour subtil, Almodóvar fait ressortir ce qu'il y a de profondément humain dans chacun de ses personnages excentriques, qu’il relie aisément pour former une communauté ad hoc de personnes marquées par la vie et ainsi connectées intérieurement.
Andreas FurlerGalerie photoso





