Kajillionaire
Miranda July, USA, 2020o
Theresa et Robert ont passé 26 ans à former leur fille unique, Old Dolio, à escroquer, arnaquer et voler à chaque occasion. Au cours d'un cambriolage conçu à la hâte, ils proposent à une jolie inconnue ingénue, Mélanie, de les rejoindre, bouleversant complètement la routine d'Old Dolio.
Là réside l’ambition du cinéma de July: tenter de faire de l’extravagance de ses personnages leur condition pour vivre sereinement dans le monde. Accepter de vivre la normalité tout en la rendant extraordinaire.
Fernando GanzoLa cinéaste déploie ainsi son art où la drôlerie côtoie sans cesse la tragédie, où le burlesque fricote avec l’absurde. Mais c’est surtout Evan Rachel Wood qui impressionne tant elle porte magnifiquement le poids du monde sur ses épaules, tout en affirmant, par sa seule présence, qu’un autre est possible.
Jacky GoldbergÉtrange équation de Kajillionaire, qui met du côté de la normalité (Mélanie) l’humanité, et du côté de l’inadaptation une forme mortifère de résistance. Équation réussie, tant la rencontre fonctionne entre les deux jeunes femmes, délestant le film de son enrobage bizarre jusqu’à en laisser apparaître le fond simple et sentimental.
Laura Tuillier