Rifkin's Festival
Woody Allen, Espagne, Italie, USA, 2020o
Mort Rifkin, professeur de cinéma à New York et écrivain raté, accompagne sa femme au festival du film de San Sebastian, où elle est chargée des relations publiques de Philippe, un réalisateur français très en vue. Mort le déteste autant qu'il déteste ses films et soupçonne sa femme d'avoir une liaison avec lui. Plombé par le stress de cette suspicion, Mort devient progressivement hypocondriaque. Il se rend à plusieurs reprises dans le cabinet d’une belle doctoresse, Jo, et ceci non uniquement en raison de ses prétendus maux.
Woody Allen pose sa caméra à San Sebastian pendant le festival de cinéma et suit les pérégrinations de Morte Rifkin, un écrivain sexagénaire névrosé et de sa femme attachée de presse attirée par le jeune réalisateur dont elle accompagne le film. Lorsque Mort découvre que son épouse flirte avec le bellâtre cinéaste, il devient sujet à des palpitations, ce qui l'amène à fréquenter le cabinet d'une jeune doctoresse pleine de charme. Mort se met à rêver et invoque des scènes des grands maîtres du cinéma d'antan (Truffaut, Bergman, Fellini, etc.). Wallace Shawn et Gina Gershon incarnent ce couple sur le déclin et Louis Garrel et Elena Anaya le jeune réalisateur à succès un poil prétentieux et la charmante médecin attentionnée. Le décor baigné du soleil de San Sebastian offre un écrin somptueux à ce vaudeville drôle, nostalgique et forcément jazzy.
Ondine PerierWoody s’amuse de toute évidence avec autant de nostalgie romantique que d’humour décapant à l’égard de ses thèmes de prédilection et surtout de sa cinéphilie éternellement dévorante.
Michel CieutatRifkin’s Festival sonne comme un retour aux sources : en suivant les fantasmes cinéphiles d’un personnage qui trouve dans les films de Fellini ou de Buñuel des échos au cours et au sens de sa vie, Allen propose une fantaisie douce-amère qui n’est pas sans évoquer ses œuvres de jeunesse.
Lorenzo CodelliWoody Allen déplace vers le Festival de San Sebastian sa vocation d’agent de voyages, ses névroses et son amour du cinéma (classique), cet exutoire imaginatif qui le sauve des cataclysmes personnels.
Alfonso Rivera