Peter von Kant
François Ozon, France, 2022o
Réalisateur passionné, Peter von Kant vit dans un loft élégant et cosy avec Karl. Ce dernier ne dit jamais rien, gère l’agenda de Peter, accueille les invités, remplit les coupes de champagne et retravaille les scénarios. Jamais, il ne reçoit une marque d’estime. Peter ne témoigne du respect qu’à sa « muse », l’actrice vedette Sidonie, qui a déjà un certain âge. Un jour, elle amène le jeune Amir. Peter tombe sous son charme et s’éprend de ce bel homme très sûr de lui. Il lui propose d’emménager chez lui et de l’aider à lancer sa carrière d’acteur. Amir a du talent, on le courtise, et bientôt il reçoit des propositions de partout. Mais plus le succès lui sourit, plus il traite Peter avec indifférence et arrogance.
Quel puissant hommage au cinéma de Fassbinder signe François Ozon avec sa relecture subtile et très personnelle des Larmes amères de Petra von Kant. Huis clos ultra-élégant se déroulant dans l'appartement chic et kitsch du cinéaste renommé Peter Von Kant incarné magistralement par Denis Ménochet, totalement crédible en drama-queen. Von Kant s'adonne principalement à la paresse, la drogue et l'alcool, traversé par instants de quelques fulgurances sur l'écriture du scénario de son prochain film - que retranscrit son assistant mutique et soumis. Peter Von Kant reçoit la visite de son amie et muse Sidonie (parfaite Isabelle Adjani) qui lui présente le jeune éphèbe Amir ; l'amour et ses ravages viennent alors bousculer l'apparente quiétude de l'artiste. Les dialogues ciselés, le casting impeccable et la bande-son envoûtante confèrent au film une intensité rare qui ne faiblit jamais.
Ondine PerierFrançois Ozon filme pour la première fois un cinéaste et le septième art. Idée simple mais féconde, au vu de l’éclat de ce chant d’amour, porté haut par son casting et par Denis Ménochet.
Olivier PélissonOzon signe l’un de ses meilleurs films avec cet hommage à Fassbinder, se réappropriant le matériau du réalisateur allemand, pour un réjouissant jeu de massacre.
Gérard CrespoPsychodrame à la fois cruel et scintillant, Peter von Kant invite à se replonger dans l’univers de Fassbinder, effleuré par maintes allusions piquantes.
Louis Guichard