Le grand déplacement

Jean-Pascal Zadi, France, Belgique, 2025o

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La première mission spatiale africaine se prépare à décoller dans le plus grand des secrets. L’équipage, issu du continent africain et de sa diaspora, doit explorer la planète Nardal, afin d’évaluer la possibilité d’y faire migrer tous les Africains si jamais la Terre devenait inhabitable. Mais le voyage s'annonce très long. Et la réussite du voyage interstellaire dépend de l’entente entre les astronautes.

Curieuse, et en grande partie réjouissante entreprise de recyclage de genres cinématographiques (space opera, film d’aventures, comédie bouffonne), Le grand déplacement de Jean-Pascal Zadi détonne dans un paysage cinématographique assagi, où il est devenu difficile de «faire n’importe quoi». Dans son deuxième long-métrage en tant que réalisateur (après l’excellent Tout simplement noir), Zadi imagine une expédition spatiale vers la planète Nardal, pilotée par des membres de la diaspora africaine. Cette mission a pour but d’offrir un nouvel avenir à la population du continent africain, qui, en cas de réussite de l’opération, serait appelée à migrer vers Nardal. Seule ombre au tableau, les membres de cette expédition spatiale se détestent cordialement... Et le pilote du vaisseau, un Français d’origine ivoirienne bourré de condescendance pour les cultures africaines, se donne à cœur d’envenimer les rapports déjà exécrables au sein de l’équipe. Avec effronterie, Zadi retourne la dimension utopique du projet – offrir une nouvelle terre à une population qui a connu l’esclavage, la colonisation, puis l’asservissement néo-libéral – en soulignant sa dynamique coloniale. Les victimes de l’Histoire deviendront-elles les nouveaux bourreaux? La question, posée sans ambages, rappelle l’acerbité de certaines comédies à l’italienne ou l’impertinence de certaines farces contemporaines (Les nouveaux sauvages). Diluée dans un scénario un peu trop foutraque, la corrosivité du film reste cantonnée à quelques punchlines bien senties. Heureusement, le talent des acteur·ices réuni·es confère à l’ensemble sa tenue. S’y distingue notamment le brillant Fary Lopes en psychologue de groupe complexé par sa métissité. En somme, une mise en orbite réussie pour un filon comique qu’on aimerait voir exploité plus souvent.

Emilien Gür

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Données du filmo

Autres titres
Black to the Future EN
Genre
Comédie
Durée
83 Min.
Langue originale
Français
Ratings
cccccccccc
ØVotre évaluationk.A.
IMDB:
n.d.
Cinefile-User:
< 3 votes
Critiques :
< 3 votes q

Casting & Equipe techniqueo

Jean-Pascal Zadi
Reda Kateb
Fary Lopes
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