Last Dance

F Watchlist

Vous avez des parents âgés dont vous vous sentez coresponsable ou des enfants adultes qui accompagnent votre vieillissement avec une inquiétude énervante ? Dans ce cas, le succès surprise helvético-belge Last Dance, qui a remporté le prix du public à Locarno et qui a enregistré 50 000 entrées dans les cinémas suisses sans grande machinerie publicitaire, est aussi votre film. En ouverture, il caricature avec justesse l'avalanche de sollicitude qui s'abat sur Germain, 75 ans, après le décès soudain de sa femme. Les enfants, les parents, la voisine : tous appellent en permanence, apportent "spontanément" de la nourriture ou eux-mêmes en observant chaque mouvement prétendument alarmant du vieil homme. De plus, Germain se croit obligé de reprendre le rôle de sa défunte femme dans une mise en scène de danse contemporaine avec des professionnels et des amateurs - où il constate avec stupeur que la troupe lui rend hommage pour ses contorsions peu motivées. A propos de motivation modérée : La raison pour laquelle Germain s'obstine à cacher sa nouvelle activité à sa famille reste quelque peu obscure, mais les malentendus qui en résultent sont à la fois riches sur le plan comique et agréablement dépourvus de gaieté bon marché. En conclusion, il n'y a pas de remède contre la vieillesse, mais une approche sociale raisonnable et un soupçon d'autodérision aident énormément. - D'ailleurs, le succès de Last Dance n'est pas si surprenant. Sa réalisatrice, la Neuchâteloise Delphine Lehericey, qui travaille à l'international, a déjà remporté les prix du cinéma suisse dans les catégories scénario et meilleur film de fiction avec son premier long-metrage Le milieu de l'horizon (2019).