Les musiciens
Grégory Magne, France, 2025o
Astrid Thompson parvient enfin à réaliser le rêve de son père, mélomane fortuné: réunir quatre Stradivarius pour un concert unique, promis à faire date. Mais les quatre virtuoses recrutés pour l’occasion sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’égo se succèdent au rythme des répétitions. Sans solution, Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement: Charlie Beaumont, le compositeur de la partition.
Le père d’Astrid Thompson était plein aux as et passionné de musique. Après sa mort, sa fille réalise son rêve: réunir quatre Stradivarius pour un concert au casting prestigieux. Les membres du quatuor ont été choisis par le mélomane défunt, tout comme la pièce, composée à dessein, que l’ensemble est appelé à jouer. À sept jours de la date du concert, les musicien·nes doivent apprendre à jouer ensemble, mais semblent incapables de dépasser certains préjugés ou de vieilles rivalités. C’est donc en désespoir de cause qu’Astrid va frapper à la porte de Charlie Beaumont, l’auteur de la partition, pour le prier de mettre un peu d’ordre dans le chaos des répétitions. D’abord réticent, le compositeur accepte de rendre ce service. Sa patience se verra récompensée. Si l'intrigue ne réserve aucune véritable surprise, la partition scénaristique est exécutée de manière agréable, moderato. Parmi les personnages, on appréciera particulièrement l’exécrable premier violon à l’égo surdimensionné, dont est tiré un savoureux portrait. Pour le faire redescendre sur terre, il faudra l’intervention de Frédéric Pierrot, d’une sobriété élégante dans son rôle de compositeur retiré du monde, qu’on trouvera touchant dans sa manière maladroite et sincère de partager son amour de la musique. L'ensemble est réalisé avec sérieux, dans un style certes peu personnel, mais on préfère ce ronronnement tranquille à bien des cabotinages auteuristes.
Emilien Gür