The Ugly Stepsister

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Êtes-vous tombé sous le charme du film de Noël Trois noisettes pour Cendrillon? Souffrez-vous depuis du syndrome de Cendrillon? Dans ce cas, The Ugly Stepsister d’Emilie Blichfeldt est le remède qu'il vous faut. Chez la jeune réalisatrice norvégienne, Cendrillon n’est pas la jeune fille laborieuse et maltraitée qui éclipse ses méchantes demi-sœurs au bal avant de les surpasser lors de l’essayage final de la pantoufle. Elle est au contraire le vilain petit canard qui devient la demi-sœur d’une blonde impeccable lorsque sa mère épouse le père de celle-ci. C'est sur fond de cette comparaison défavorable entre les deux demi-sœurs que la mère met d’autant plus d’acharnement à préparer sa fille pour le bal du prince: leçons de danse social-darwinistes, régime de vers solitaires, rhinoplastie au marteau et au burin… L’originalité de cette satire virulente de l’obsession de la beauté – et de la rivalité féminine – au cœur du mythe de Cendrillon, tient au choix de la réalisatrice d’enrober le récit d’images d’une beauté raffinée, tout en poussant jusqu’à l’absurde certains motifs bien connus. Le prince et sa suite? Rien que des «noix vides». Un jeune amant pour la mère? Il suffit de le cueillir au bal. Et, bien sûr, Cendrillon a tellement intégré cette folie compétitive qu’elle n’hésite pas, confrontée au dilemme de la chaussure, à saisir elle-même le couperet. On peut être partagé quant au plaisir que procurent ces excès sanglants dans le dernier tiers du film. Mais une chose est sûre: ils sont cohérents avec le reste.